jeudi 29 avril 2010

L’esprit critique et l’avis des autres

Il est une chose que j’admire, c’est l’esprit critique. Les gens capables de douter de tout, sans pour autant paraître suspicieux mais qui sont capables de se poser la question systématiquement, sont rares et précieux.

Il s’agit de personnes qui, à mon avis, savent ne s’intéresser qu’à leur idée. Ainsi, on verra plus souvent un esprit critique se montrer extrêmement docile envers une pratique et extrêmement critique envers une autre, selon ses choix. C’est ce qui le différenciera de la rébellion systématique qui, en soi, est conformiste pour une certaine tranche d’âge. Ainsi, on observe des gens capables de chanter en public sans se soucier de l’avis des autres. En effet, si seul mon opinion, et surtout mon observation, n’a d’importance à mes yeux, qu’importe l’avis des autres à propos de ma voix? Tout comme on critiquerait les filles que je fréquente, tant que je ne doute pas en ma sincérité, personne n’a à me critiquer car seul importe mon avis et mon observation.

Certaines fois, cela mène à une fermeture de soi, il me semble. Il existe des gens extrêmement critiques et rigoureux dans leurs informations qui finissent pas ne plus communiquer avec qui que ce soit, car quelque information que la personne pût lui apporter, celle-ci sera toujours vérifiable et observable par soi-même.

Donc en soi, l’esprit critique s’oppose un peu à la culture, car le vrai sceptique refusera tous les dogmes, y compris les valeurs et coutumes vernaculaires.

Bien que la plupart ne mélangent pas divertissement et dogmatisation, les plus intégrés des critiques se montreront toujours prudents face à la culture, car il y a toujours moyen de douter de son intégrité et de sa neutralité.

Si une des personnes concernées par cet article doit objecter un orateur à propos de politique, il ne saurait y répondre que par des observations liées à la culture, et donc montrer une ouverture dans sa critique pour permettre l’argumentation. Comment peut-on ne se baser que sur des observations, sinon de manière mathématique? Les scientifiques se basent sur des observations, en établissent des lois empiriques qui établissent d’autres lois découlant des premières. Mais l’homme engagé politiquement ne pourra jamais établir de schéma cartésien à propos de tel ou tel homme politique. Et il n’y a pas d’équation miracle pour expliquer comment fonctionne la politique.

Je vais voter cette année, étant donné les problèmes en Belgique. Je ne peux faire confiance en aucun tract électoral; car contient un mélange extrêmement complexe de mensonges, de fausses données statistiques, de programmes pas clairs. Les enjeux nationaux sont clairs, pourquoi personne n’expose-t-il ses idées clairement, mathématiquement?

Peut-être parce que c’est trop simple à comprendre pour des gens qui ont besoin d’entendre des mots compliqués pour se sentir rassurés.

dimanche 25 avril 2010

Concevoir

Une des notions qui divise le plus les humains est celle de l’infini. Vraisemblablement apporté par les “arabes” (sans vraiment savoir ce qu’arabe signifie ici), davantage un concept qu’un nombre, l’infini pose les bases de ce que j’appellerai ici l’ouverture.

Essayez d’expliquer l’univers à un enfant. Dites-lui qu’il s’étend à tout jamais, sans jamais ne connaître de fin. Il vous demandera, après quelques réflexions, “Mais… Il y a bien un mur à un moment?!” Bien des adultes vous diront la même chose. Bien entendu, il nous est actuellement impossible de trancher sur le sujet. L’univers est-il un rejet de trou noir, une particule élémentaire d’un univers qui nous contient ou un möbius en trois dimensions? Personne ne le sait. Mais chacune de ces hypothèses doivent rejeter le problème plus loin: le trou noir est bien contenu quelque part, l’univers qui nous contient est donc une particule élémentaire d’un autre univers plus grand encore, cela ne s’arrête jamais?, le möbius fait quelle taille et est contenu dans quoi?

La notion d’infini n’est en soi pas si grand; se dire que c’est grand, et que si on plaçait un chiffre qui en déterminerait la limite, il serait fatalement faux puisque le nombre est toujours plus grand, ne résout pas la question.

Pour ne plus devoir expliquer les phénomènes toujours plus loin, on a décidé d’arrêter les questions là où le nombre d’inconnues nous forçait d’émettre plus d’hypothèse que d’observations. Zeus était ainsi responsable du tonnerre, Morphée de la nuit. Plus tard, Dieu était responsable de la création du monde, et, au dessus flottait le paradis, en dessous gisait l’enfer. C’était si simple de dire sans concevoir!

C’est alors qu’apparu dans notre société un esprit surpuissant, capable de tout. L’esprit critique. L’esprit athée et curieux. L’esprit scientifique. Pour moi, la science veut dire se poser des questions, et non pas y répondre. Parce que répondre à une question n’est qu’une partie infime de la science.

La terre est ronde ou plate? On y a répondu: plate. La science se pose des questions; et si elle était ronde?

La terre est-elle au centre de l’univers? Oui. La science se pose des questions, même si elle sait que la terre est ronde on se demande à présent où elle se situe. Et si le soleil était au centre, plutôt?

Maintenant, on se demande dans quoi l’univers est contenu. Quand on le saura, on se demandera dans quoi est contenu ce qui contient l’univers. La science, c’est l’infini. Se poser des questions et ne jamais devoir s’arrêter. C’est le graal de la vie. La coupe en soi n’a guère d’intérêt, mais sa quête rend l’objet important.

mardi 6 avril 2010

Culture universelle

Je reviens du Maroc. Cela m’a ouvert l’esprit face à l’Islam. En effet, bien des occidentaux ne peuvent que constater les attentats et les problèmes liés à cette religion. Pourtant, bien des préceptes musulmans appellent à la tolérance, au pacifisme et au respect des autres. Il y a cependant un point avec lequel je suis toujours heurté: le respect de la Femme.

Cela m’a amené à m’interroger à propos de la validité d’une culture. Au delà de quels principes la culture peut-elle causer du tord à autrui? Par exemple, notre culture est davantage porté à l’égoïsme que la leur, et pourtant nos femmes sont considérées comme des égales, à une blague machiste près. Tandis que cette culture appelle au sourire, à l’ouverture, aux contacts physiques comme prendre un ami dans les bras, lui tenir la main, sans pour autant être homosexuel… Il s’agit d’une culture intensément plus chaleureuse que la nôtre. Et pourtant, une femme non voilée est une prostituée, une femme divorcée est à la rue et une femme porte les charges très lourdes.

Si on écarte la pauvreté, menant sans équivoque à des charges de travail plus étendues – les femmes travaillaient également dans nos régions à l’entre-deux Guerres – , rien n’explique, au niveau naturel, la volonté d’amoindrir la femme. S’il est évident que l’état marocain, dans sa volonté d’européanisation, cherche à contrevenir aux abus, comme en assurant une protection aux femmes divorcées, les mariages forcés sont encore largement de mise dans ce magnifique pays.

Alors pourquoi les femmes musulmanes de notre pays – éventuelles immigrées ou converties – se mettent-elles à porter le voile? Par choix?

Je suis étonné du succès de cette religion.