samedi 7 novembre 2009

Tirez sur moi, et visez le cœur!

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  N’affrontez pas un esprit qui croit en ses convictions: vous renforcerez d’autant plus son sentiment de révolutionnaire, tant à la mode et si respecté de nos contemporains. Malgré cela, il semble que la plupart ont oublié que pour être révolutionnaire, il faut une révolution…

Je les ai trop entendus, les nouveaux révolutionnaires. Tant et si bien qu’ils ne le sont même plus.

Je me souviendrai toujours de cette jeune française qui, un jour où nous discutions d’affaires plus sérieuses que d’habitude, m’a demandé pourquoi, nous les belges, acceptions d’être dirigés par un roi que nous n’avons ni choisi ni accepté. C’est une remarque habile, maintenant que le despotisme a <pratiquement> disparu il est compréhensible qu’une habitante d’une république interroge un habitant d’une monarchie.
La question que je lui ai retourné n’était pas innocente: je connais l’avis que les Français ont sur leur chef d’état. “Tu aimes bien Sarkozy?”. Elle me répondit non en rigolant presque tant la question était absurde. “Alors toi, tu as, en principe, élu quelqu’un que tu n’aimes pas.”

Voilà comment fonctionne la démocratie. Si la moitié du peuple apprécie quelqu’un, ce quelqu’un a tous les pleins pouvoirs. Diantre. Et n’importe qui, ou presque, peut se faire élire président. Fichtre. Donc, un bel oiseau éloquent, bonnes intentions ou non, peut parfaitement réduire à l’esclavage un peuple entier d’électeurs.
Et on appelle ça la démocratie?

Bien des gens, en Belgique, critique le ministère en place. Qui, parmi ces personnes plaignantes, a analysé la situation mondiale par rapport à la nôtre? En France, il y a minimum une grève tous les jours. Aux états-unis, il est tellement courant de se révolter que c’en est devenu un droit constitutionnel réglementé. En Belgique, les gens se plaignent, ou font grève, en ignorant totalement contre qui se plaindre.

Parce qu’en France, dire “Sarkozy je te vois!”, c’est facile. Aux Etats-Unis, la victime garde la même couleur de peau qu’en 1960, et il n’y a qu’un seul nom qui retombe. Par contre, en Belgique, QUI est responsable des éventuels problèmes? Le ministre associé au problème. Ou la loi. Mais jamais le pauvre roi qui, en fin de compte, n’est là que pour recevoir les éloges.

Sauf Son respect, Sa Majesté Royale Albert II n’est pas autant plénipotentiaire que Monsieur le Président de la République Française. En réalité, il n’a AUCUN pouvoir. Sa signature n’est que symbolique, c’est à dire qu’elle est nécessaire à l’élaboration du projet ou de la proposition de loi, que sans celle-ci la loi n’est pas recevable, mais il n’a pas d’autre choix que de signer, car le peuple –représenté par les deux chambres – l’a décidé. Le roi est bien plus esclave de son peuple que l’inverse.

Tandis qu’en France, un bonhomme d’un mètre soixante-sept  prend des mesures parfois radicales, qu’il ne supprimera que si soixante mille personnes défilent dans les rues en criant. C’est à se demander pourquoi les Français ont voté pour lui.

Ceci dit, on ne peut certainement pas lui en vouloir. Comment voulez-vous qu’une seule et unique personne dirige le pays sans se tromper. Heureusement que chez nous, nos ministres sont –humhum- des spécialistes dans leur domaine.

Voilà où je voulais en venir. La VRAIE révolution, ce n’est pas marcher dans les rues pour se plaindre que telle décision est nulle. Parce que ça revient à dire que le refus de 60 000 personnes équivaut à la mesure d’une seule personne. Et si les ministres ont leur mot à dire, c’est un peu “cause toujours” ou même “celui qui décide, ici, c’est moi!”

La VRAIE révolution, c’est se demander pourquoi le ministre de l’agriculture n’est ni paysan, ni agriculteur, ni même concerné par le sujet, mais es diplomate de profession. La vraie révolution veut que ce ne soit plus un gars qui décide.

Alors, de toi à moi, qui vit le plus dans une démocratie?

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PS: D’après KANT, la morale doit être désintéressée. Je suis d’accord avec lui. Objectivement, vous êtes heureux par rapport à ceux qui, au moment où vous lisez, se font torturer, abattre, pour la présomption ou l’opinion. Et ce n’est que ce qu’il y a de plus doux. N’oubliez pas, dans tout ça: viol collectif à l’encontre de l’épouse ou des enfants d’une personne dans le but d’obtenir des informations ou des aveux, femmes battues par un “mari” aimant, dont les liens du mariage constituent une prison, parents et enfants vivant dans une misère atroce dans leur quotidien.

C’est contre ça que vous devriez vous révolter.